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Colloques

MàJ : 07/09/2015

Une histoire au présent : Les historiens et Michel Foucault aujourd’hui

Colloque organisé par Damien Boquet (Université d’Aix-Marseille I/ IUF), Blaise Dufal (EHESS), Pauline Labey (EHESS)

Aix-en-Provence, Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, salle G. Duby, 30,31 mai-1er juin 2011.

Programme

Lundi 30 mai, 9h00-12h30

Sous la présidence de Damien Boquet (Université d’Aix-Marseille I/ IUF).

  • 9h30-9h45 – Accueil des participants

  • 9h45-10h15 –  Pauline Labey (EHESS) : Introduction : « Une histoire au présent ? »

  • 10h15-11h00 – Jean-François Bert (EHESS) : « Les raisons du malentendu. Histoire de la folie à l’âge classique : histoire et/ou psychologie »

  • 11h00-11h30 – Pause

  • 11h30-12h15 – Thomas Golsenne (Ecole des Beaux-Arts de Nice) : « Foucault et l’iconologie : le malentendu »

 

Lundi 30 mai, 14h00-18h00 

Sous la présidence de Didier Eribon (Université d’Amiens)

  • 14h00-14h45 – Kim Sang Ong Van Cung (Université de Poitiers): « La place des œuvres dans l’ontologie historique de nous-mêmes. Tragédie, philosophie et histoire de la démocratie athénienne dans Le gouvernement de soi et des autres »

  • 14h45-15h30 – Déborah Cohen (Université d’Aux-Marseille I) : « Esthétique de l’existence et gouvernement des autres : la Révolution française (1789-1794) au prisme du cours de 1984 »

  • 15h30-16h00 – Pause

  • 16h00-16h45 – Emmanuel Coccia (Université de Fribourg) : « L’ordre du pouvoir. Foucault et la question hiérarchique »

  • 16h45-17h30 – Sophie Wahnich (EHESS) : « La lutte des races comme savoir archéologique pour aujourd’hui »

 

Mardi 31 mai, 9h00-12h30 

Sous la présidence de Déborah Cohen (Université d’Aix-Marseille I)

  • 9h00-9h45 – Sandra Boehringer (Université de Strasbourg) : « Des sociétés d’avant la norme, des sociétés d’avant la sexualité : étudier l’Antiquité après Foucault »

  • 9h45-10h30 – Damien Boquet (Université d’Aix-Marseille I) : « L’amitié comme problème au Moyen Âge »

  • 10h30-11h00 – Pause

  • 11h00-11h45 – Julien Dubouloz (Université d’Aix-Marseille I) : « Le pouvoir de vie et de mort sur le fils : penser la paternité dans la cité à Rome »

  • 11h45-12h30 – Laurence Guignard (Université de Nancy II) : « La pratique des discours de vérité : justice et psychiatrie au XIXe siècle »

 

Mardi 31 mai, 14h00-18h00 

Sous la présidence de Sophie Wahnich (EHESS)

  • 14h00-14h45 – Philippe Chevallier (BNF) : « Que veut dire faire une histoire des problématisations ? »

  • 14h45-15h30 – Olivier Boulnois (EPHE) : « Destruction et analyse. Lire la philosophie médiévale après Foucault »

  • 15h30-16h00 – Pause

  • 16h00-16h45 – Anne-Valérie Dulac (Université de Paris III) : « Gérard Simon, l’archéologie et l’histoire de l’optique pré-moderne »

  • 16h45-17h30 – Marcela Iacub (CNRS) : « Du péril des fictions dans les sociétés démocratiques »

 

Mercredi 1er juin, 9h00-12h30 

Sous la présidence de Jacques Chiffoleau (EHESS)

  • 9h00-9h45 – Luca Paltrinieri (ENS-Lyon) : « L’histoire de la philosophie saisie par son dehors »

  • 9h45-10h30 – Blaise Dufal (EHESS) : « Les deux corps de l’intellectuel : pratiques de l’imaginaire »

  • 10h30-11h00 – Pause

  • 11h00-11h45 – Paolo Napoli (EHESS) : « De Boulainvilliers à Kant : penser l’historicité de l’universel »

  • 11h45-12h30 – Geffroy de Lagasnerie (Université de Paris I) : « L’hypothèse libérale »

 

Mercredi 1er juin, 14h00-17h00 

Sous la présidence de Blaise Dufal (EHESS)

  • 14h00-14h45 – Julien Théry (Université de Montpellier III) : « Foucault, l’enquête, la vérité et le droit : pour l’histoire des premières formes de gouvernement centralisé en Occident »

  • 14h45-15h30 – Julie Claustre (Université de Paris I) : « Ecrire l’histoire des prisons médiévales avec Michel Foucault

  • 15h30-16h00 – Pause

  • 16h00-16h45 – Didier Eribon (Université d’Amiens) : « Politiques de l’histoire »

 

Argumentaire

« A lire Foucault, on se persuade aisément que l’histoire est encore très jeune ». Cette réflexion de Jacques Léonard, faite en 1976 dans son compte rendu de Surveiller et punir1, doit être prise au sérieux. Elle vaut pour aujourd’hui. Certes, les relations entre l’œuvre de Michel Foucault et les historiens n’ont pas toujours été sans nuages, comme en témoigne par exemple la déroutante scénarisation de la table-ronde du 20 mai 1978 entre M. Foucault et une douzaine d’historiens, fondus pour l’occasion en une unique instance d’autorité(s), l’« Historien collectif ». Michel Foucault disait alors qu’il souhaitait « événementialiser des ensembles singuliers de pratiques, pour les faire apparaître comme des régimes différents de juridiction et de véridiction »2. L’histoire savante qui siégeait ce jour-là face à lui n’avait-elle pas pris le masque d’un de ces régimes de véridiction ? Quoi qu’il en soit, 50 ans après la parution de l’Histoire de la folie et alors que s’achève la publication des cours au collège de France, le dialogue entre l’œuvre de Michel Foucault et les historiens se poursuit. Il n’a jamais cessé.

Cette rencontre, qui souhaite approfondir le sillon de la journée d’études organisée en mars 2010 à l’EHESS3, ne se donne pas pour objectif d’évaluer la qualité historiographique des écrits de M. Foucault mais de mettre en lumière l’usage que les historiens font aujourd’hui de la pensée de M. Foucault dans leur pratique scientifique et leur réflexion épistémologique. Car au-delà des débats entre « l’historien et le philosophe », il convient de mesurer l’imprégnation dans l’épistémè des historiens des analyses, paradigmes ou simples intuitions proposés par M. Foucault, dans la diversité et les évolutions de sa pensée.

L’« histoire au présent » avec Foucault recouvre ainsi l’ensemble des champs historiographiques et des pratiques d’investigation marqués par la pensée de Michel Foucault, incluant les corrections et les inévitables métissages. Les domaines de l’enquête sont alors vastes. Ils concernent, toutes périodes historiques confondues, aussi bien des chantiers ouverts ou explorés par Foucault (folie et déraison, l’enfermement psychiatrique et carcéral, la pastorale, la sexualité, etc.) que des « outils » conceptuels et paradigmatiques (pratiques discursives, biopolitique, gouvernementalité, techniques de soi, régimes de vérité, objectivisation du sujet, etc.) ou encore des questionnements historiographiques et épistémologiques (archéologie et généalogie, césure et continuité, etc.).

Dès lors, une histoire au présent conduit à « mettre le travail historique à l’épreuve d’une transformation des cadres conceptuels et théoriques »4. Ce faisant, le passé devient un lieu de questionnement des problématisations du présent, non pas dans l’illusion que les leçons de l’histoire répondront aux interrogations du présent, encore moins dans l’idée qu’une permanence des structures permettrait d’établir un dialogue immédiat mais parce l’histoire singularise l’actualité. Le travail historique relève alors d’un exercice philosophique qui, en éprouvant le regard contemporain, lui donne les moyens de son propre affranchissement afin de penser autrement.

Contact et renseignements :

Damien Boquet : damien.boquet[a]gmail.com ; Blaise Dufal : dufal[a]ehess.fr ; Pauline Labey : p_labey[a]yahoo.fr

Notes

1 L’impossible prison. Recherches sur le système pénitentiaire au XIXe siècle réunies par Michelle Perrot, Paris, Seuil, 1980, p. 18.
2 Ibid., p. 47.
3 « Michel Foucault à l’épreuve. Regards de médiévistes ». Journée du Groupe d’Anthropologie Scolastique organisée par Blaise Dufal et Pauline Labey, EHESS, 27 mars 2010.
4 « A propos des faiseurs d’histoire » (entretien avec D. Eribon), Libération, 21 janvier 1983, repris dans Dits et écrits, II, Quarto Gallimard, 2001, p. 1232.
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Dernière modification :
12/10/2017